Têtes de Chinois
Voici un article essentiellement photographique de toutes ces têtes de Chinois, croisées au détour d'une rue, ou vues tous les jours à la maison ou au travail.
Parce qu'ils sont pas comme nous ces gens-là, et je dois dire que j'adore leurs traits, certains types d'yeux bridés sont absolument magnifique, comme des demi-lunes endormies. Leur peau est fine et blanche et se parchemine avec l'âge et tous les p'tits vieux ont des airs de sages.
Alors, voici moi, mes copines, ma colocataire, les copines de copines, les mamies croisées un soir, les joueurs de er-hu et les mangeuses de nouilles.
La grand-mère de Jiao, ma collègue, dans son petit village natal près de Hangzhou, au pied des montagnes, perdu dans une forêt de bambous. Je lui ai demandé plusieurs fois si je pouvais la prendre en photo et à chaque fois elle riait aux éclats en me demandant pourquoi, je lui répondais qu'elle était belle et elle m'a montré une photo d'elle quand elle était jeune, pour me montrer à quel point elle était belle. Donc la voici au coin du feu de bois.
Voici son mari, solennel vieillard, toujours sa clope au bec et traînant ses chaussons depuis le feu jusqu'à la télé et depuis la télé jusqu'au feu, écoutant les discussions sans jamais parler. Il me montre un boulier qui a appartenu à sa grand-mère et lui et Jiao tentent de me montrer comment l'utiliser, mais sans être d'accord !
Le petit-fils, très timide et impossible à prendre en photo net ! Entre la sucette au haricot et les mini-kiwis, il a fait son choix.
Le même, jouant avec le chiot Toto (en pinyin Duo Duo...mais Toto c'est plus rigolo)
Jiao et sa soeur, chinoises complètement délurées et surexcitées de 26 et 23 ans (oui je sais elles font plus jeune). Elles peuvent rire et pleurer trois fois dans la même phrase (les phrases chinoises peuvent être trèèèèès longues) à la façon des smiley ou des personnages de mangas : le big smile quand elles sont heureuses, les larmes à gros bouillons avec la bouche déformée quand elles ont un problème, la p'tite goutte de sueur et les yeux fermés quand elles sont blasées... Des vrais cartoons !
Un immense méga grand MERCI à cette famille géniale pour m'avoir accueillie quelques jours à Hangzhou et pour m'avoir emmenée voir la grande pauvreté et l'immense beauté de ce petit village perdu. Mon meilleur souvenir est peut-être celui de devoir écosser des fèves avec la grand-mère, le grand-père et toutes les petites-filles, dans la grange. Loin des strass de Shanghai, une vraie expérience !
Jiao et moi à Hangzhou. Nous louons des vélos pour échapper à la marée des voitures embouteillées. Je ne me suis faite rentréededans que une fois, par un scooter ! Et je comprends comment le conducteur chinois roule : avec des oeillères. Il ne regarde QUE devant lui, jamais derrière et jamais sur les côtés. Ils se lancent sur une voie sans regarder, doublent sans regarder... et klaxonnent quand ils veulent être remarqués par la personne devant eux. Il faut faire attention seulement à ce qui est devant... ce qui est déjà suffisant. Ma décision est prise, je m'achète un vélo cette semaine.
Un joueur de Er-hu dans la ville de Tongli. Il est entouré d'une foule hyper dense de jeunes fashion-boys à la japonaise brandissant des IPhones pour le prendre en photo et le filmer. Ma mauvaise langue habituelle aurait tendance à dire qu'il se forçait à sourire et que son costume cheap et criard révèle un attrape-touriste. Néanmoins, il est mignon et a une tête carrément sympathique !
Hihi ! Une mangeuse de nouilles dans la rue.
N'est-elle pas pleine de dignité et hautaine à souhait, cette vieille parcheminée qui me fixe en se demandant surement pourquoi j'ai pas les yeux bridés et l'appareil tourné vers les danseuses d'à-côté.
J'ai plein d'autres photos, des Chinois affalés dans des fauteuils, des joueurs de Mahjong, des fervents Taoïstes en prière, des bébés qui veulent m'adopter... Mais ça sera le sujet d'un autre article.
Je finis avec ma colocataire, Lisa, et Jiao, qui goûtent pour la première fois du vrai fromage :
Laquelle adore ? Laquelle déteste ? Je vous laisse deviner... de vrais têtes de smileys, je vous l'ai dit !
En attendant le retour de Gudule, qui sèche depuis son dernier bain de thé et l'orage d'il y a deux jours, il y aura peut-être une autre histoire de bambou, peut-être un peu d'architecture contemporaine avec une ôde au Grand Io Ming Pei ou peut-être quelques réflexions sarcastiques de la part d'une expatriée à Shanghai...
Zaijian !