Shanghai, c'est comme dans les films...

"D'un pas mal assuré je sors du Shelter, le club Underground de la Concession Française de Shanghai. La soirée a été épique, entre deux artistes, deux monteurs vidéos, des ivrognes de passage et un concert d'un jeune DJ bourré de talent. Soirée entre occidentaux finalement, malgré les quelques Chinois égarés dans ce sombre bunker désaffecté dont le béton vibre au son de basses si puissantes qu'elles me font bouger les cheveux.

4h du matin, mes talons sur la chaussée je hèle un taxi. Il s'arrête, la porte arrière à ma hauteur et je monte, en expliquant mes indications routières dans un Chinois rendu plus fluide par l'expérience et le taux d'alcool.

Le taxi chemine à travers la Concession, entre les villas aux toits de tuiles, bordées de grands platanes et les tours, illuminées de néons, les boîtes de nuit, les bars et les échoppes encore ouvertes. Une infrastructure monumentale, enchevêtrement complexe de routes et d'autoroutes vient entre-couper notre traversée urbaine, puis c'est le tunnel. Au-delà du fleuve HuangPu, nous sommes à Pudong, le taxi file dans les grandes avenues et le Décapsuleur trône au-dessus des nuages."

Dans tous les films, le héros est dans un taxi et se laisse transporter dans une ville incroyable (Las Vegas ou New York, Miami ou Chicago, Seattle ou Tokyo, Singapour, Hong-Kong, Shanghai ou San Francisco...), aves les lumières de la vie nocturne qui se reflètent sur son visage, ses lunettes, dans ses yeux. Une voix-off nous fait partager les pensées du voyageur ou nous raconte son histoire. Le personnage est perdu dans ses pensées, le regard au loin dans la ville illuminée.

Shanghai, c'est comme dans un film.

J'avais jamais été plantée au milieu de la rue à héler un taxi qui s'arrête à ma hauteur en deux demi-secondes. 

J'avais jamais été sur un passage piéton, au milieu des grattes-ciels de Juzaijui, et quand le feu devient vert, tout le monde s'élance et je double tous ces Chinois courts sur pattes en quelques enjambées... 

Tout est un film à Shanghai. Tout à l'air mis en scène, parfait, on se prend pour Di Caprio ou De Niro, Keanu Reeves ou Scarlett Johansson. Entre Lost in Translation ou Matrix, Mission Impossible 3 ou Dexter... Shanghai c'est un film, comme toutes les grandes villes marquées par ce début du XXIe siècle.

Voici encore une pensée du quotidien, une réflexion qui me prend dès que je monte dans un taxi, chose qui arrive très souvent, ici.

Sinon, je déménage demain dimanche. Donc mon prochain post devrait être depuis mon futur appartement, si je n'ai pas de soucis internet ! Ce qui m'étonnerait... en Chine ce qui paraît simple se révèle compliqué et ce qui semble impossible et tout à fait faisable.

C'est le pays où les gens marchent à l'envers, ne l'oublions pas !

La Chine, j'y suis, j'y reste, et à bientôt !