Gudule au Zoo

Après celui de Berlin, celui d'Edimbourg... nous voici au Zoo de Shanghai !

Ma foi, je n'ai pas grand-chose de positif à en dire, à part qu'il est grand, qu'il y a énormément d'animaux... au moins autant que d'attractions à touristes... entre montagnes russes, bateaux tamponneurs, stand de saucisses sucrées et autres jeux attrape-gogos. Disons que je n'ai rien contre les parcs d'attractions, fête foraine et autres... bien au contraire ! Mais mélanger les deux au point que le respect envers les animaux soit complètement placé au second rang derrière le retour sur investissement.... j'adhère pas.

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Arrivées à 8h30 un samedi matin (aïe, ça commence dur le week-end), moi et ma soeurette nous ruons vers l'enclos des pandas pour être sur de pouvoir en profiter avant la foule, et c'est pari gagné !

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Après un saut vers les volières, je suis morte de rire devant l'enclos d'une pie ! La pauvre ! Reine de nos jardins français, chassée à force cris et gesticulations par les grand-mères qui pensent qu'elle porte malheur.. ici la pie est dans une cage au zoo ! Hahahahaha ! J'en ris encore.

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Je suis béate d'admiration devant la dizaine d'aquariums de plein air, remplis de poissons rouges les plus grotesques : gros cervaux, gros yeux, grosses joues ou pas de nageoires... choisissez votre anomalie génétique et faites-en une race de poisson rouge ! Mais c'était quand même très beau.

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Enfin, nous observons avec étonnement un groupe de Chinois qui a planté un terrain de badminton dans une allée et s'en donne à coeur joie avec leurs raquettes. J'adore cette culture Chinoise de s'approprier n'importe quel espace public pour ses loisirs ou sa vie. Jardins, zoo, bouts de rue, ruelles, trottoirs... tout est bon pour faire du sport, danser, jouer aux cartes, étendre son linge ou stocker son surplus de mobilier.

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Vers les coups de 11h-12h le cauchemar commence. La foule est arrivée. Je me suis toujours demandé “mais où sont les enfants à Shanghai ?”... j'ai eu ma réponse : au zoo.

La foule des Chinois du samedi après-midi, comme partout à Shanghai, donne à manger aux animaux (alors que c'est interdit), titillent les singes avec des branches, jettent des kitkat avec l'emballage sur les babouins, et balancent leurs bouteilles de Coca vides dans l'enclos des lions de mer.

 

(mais quelle est propre cette eau!)

Les animaux semblent bien profiter de cet état de fait, et en fait de zoo c'est plutôt un cirque que nous visitons. Les singes ont appris à tendre la main d'un air pitoyable pour mendier bonbons, cacahuèttes, biscuits au chocolat ou barres de céréales, et les ours bruns, assis sur leur derrière la bouche ouverte, attendent bêtement qu'un Guillaume Tell réussisse à viser leur gosier avec un biscuit, le reste de la nourriture pleuvant autour d'eux.

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Le paroxysme de la bétise est atteint dans le reptilarium... ma est aussi patience très émoussée par les soudains 35° à l'intérieur de la serre des tortues et crocodiles. Ayant surement vu la fontaine de Trévi à Rome, les locaux doivent se dire que la mare des alligators est un bon endroit pour jeter une pièce et faire un voeux. Non seulement des centaines de pièces gisent et s'oxydent dans l'eau couleur de rouille de ces pauvres animaux, mais en plus les jeunes (plus vieux que moi ces jeunes...) excités lancent des pièces de 1Yuan sur les crocodiles ! C'est vrai, ils bougent pas, c'est plus rigolo !

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Mais que fais la Police ? Où sont les gardiens ?

Ils se promènent, benoîtement, par groupe de trois, dans les allées du zoo... Même si un seul regard appuyé suffit à rappeller à l'ordre une fillette collée aux barreaux à hurler sur un ouistiti, je suppose qu'ils sont trop peu nombreux pour faire respecter un peu d'ordre dans ce foutoir.

Ca m'a rendu triste. Les singes avaient l'air triste aussi.

Et les éléphants, enfermés à intérieur d'un hall de gare à l'écho assourdissant... m'ont convaincu qu'ici on savait pas s'occuper d'animaux, et encore moins les respecter.

Les félins, pandas et autres gros machins avaient plutôt l'air heureux, à l'abri de grandes vitres et éloigné par de larges douves. Mais est-ce vraiment pour empêcher le fauve de se jeter sur le visiteur qu'ils prennent toutes ces précautions... ou plutôt pour sauver les animaux de leur pire ennemi : l'être humain consommateur et inculte, qui prend la vie pour un Disney et le monde pour une poubelle.

      Zaijian !