Un appartement
Nihao !
Histoire de vous montrer que je fais pas toujours la même chose... voilà la même vue que mon précédent article, mais de jour ! Haha !
Bon, il est temps que je raconte un peu ma vie... vu que je ne dis rien par mail et que facebook est bloqué.
Alors, dès le lendemain de mon arrivée, j'ai rencontré Liang, une amie d'une amie d'une amie.... jusqu'au 14e degré comme ça (mouhaha!) de Camille. Elle est chinoise et parle vraiment très bien français... ce qui va vite devenir essentiel vu qu'elle va me guider dans toutes mes formalités administratives à l'avenir. Je dis pas que je pourrais pas me débrouiller en anglais, mais quand on entend parler chinois tous les jours, que j'essaie d'apprendre le chinois petit à petit, et qu'on me parle de trucs aussi compliqués que des comptes en banque, des contrats de location ou des compagnies de téléphone, mon cerveau en a marre de faire des traductions dans tous les sens.
Donc nous nous mettons à chercher des appartements sur des sites chinois... parce que je voudrais bien trouver une colocation avec des chinois, tant qu'à faire. En fait, mon rôle se borne à me tartiner de crème anti-moustique et à boire de l'eau pendant que Liang lit les annonces, me traduit et appelle les agents immobiliers. Le chinois est une jolie langue à écouter... mais pratiquement, moi je ne sers à rien.
Alors nous voilà en route à travers Pudong pour visiter des apparts !
Je constate assez rapidement que Pudong, sous des dehors high-tech, est en fait une façade qui cache des centaines de petites villes dans la ville. Dès qu'on quitte les grands axes routiers et qu'on s'enfonce dans une allée, le vacarme disparait, des gargottes de brochettes apparaissent partout, des échoppes de blanchisserie, des tailleurs, des marchands de fruits ambulants, des livreurs d'eau, des enfants jouent les fesses à l'air, du linge pend partout... en deux minutes de marche nous voilà dans la Chine sale, villageoise, bon-enfant, pleine d'odeurs, et tellement agréable, où l'occidental se fait rare !
Le premier appart visité est un vrai taudis, au 17e étage d'une tour monstrueuse, en béton, à 15 min à pied de tout système de bus et transport collectif. C'est sale, ça pue, la propriétaire n'a visiblement pas toute sa tête... nous partons rapidement. Déçues, nous allons m'acheter une carte téléphonique chinoise.
Puis nous visitons un autre appart, un peu mieux, deux chinoises, jeunes et qui parlent anglais seraient mes colocataires. Je ne suis pas convaincues car c'est à 30min de bus de mon futur lieu de travail.. or le bus c'est un peu l'anarchie ici, il n'y a pas de carte du réseau de bus, ni d'horaires, et les noms des stations sont uniquement en chinois, et ils changent d'itinéraire assez librement.
En attendant l'après-midi où d'autres rendez-vous nous attendent, Liang m'emmène dans un restaurant près de chez elle, au nord de Pudong. La spécialité : cuisine du Sichuan... ça pique !!! Et pourtant elle a demandé de mettre moins de piment ! Ahhhhh ! Nous piquorons des bouts de poulets, poivrons, tofu, oignons, riz, légumes inconnus au bataillon...pendant que mes yeux pleurent, que j'éternue et suis toute rouge, au grand amusement de tout le restaurant !
Je vais m'habituer... pas le choix. Je demande moins de piment partout, dans les gargottes de brochettes, les restaurants... Mais rien n'y fait, c'est toujours trop. Même dans les chaînes du genre KFC et MdDo, la viande est pimentée ! Mais ça va déjà mieux, j'ai encore eu une crise de hoquet en mangeant de l'herbe pimentée au barbecue hier soir, mais je ne brûle plus de partout.
(chez Liang, le soir, sa colocataire nous fait un excellent repas de poisson, pétoncles, pommes de terre, oignons, champignons... dans plein de petits bols. Au premier plan, une soupe sucrée de haricots, c'est surprenant et doux)
Avec tout ça, Liang m'aide à ouvrir un compte en banque chez ICBC, me trouve une carte de transport, me montre son chez elle (pour que je compare)... et nous allons à nos dernières visites. Le premier appart est très bien, très proche de là où je vais travailler, mais le propriétaire refuse de louer pour 6 mois. Ca négocie très très dur en Chinois en les différentes parties, ça s'énerve, ça s'adoucie... j'admire les chinois pour leur façon de commercer, marchander, discuter les prix de tout.
Pendant ce temps je me lie d'amitié avec une autre fille chinoise (qui parle français) venue elle aussi visiter l'appart, on décide d'aller visiter l'appartement suivant, qui a 2 chambres et de le prendre ensemble s'il nous plaît.
Ce dernier appart est génial, parquet et boiserie, grand, avec un salon, des granbdes fenêtres, tout meublé et suffisament loin des rues pour ne pas être trop bruyant. Il doit faire 50m² pour un loyer raisonnable à 2 pas de mon lieu de travail et de la station de métro pour bouger en ville. (j'ai pas de photos, la façon de marchander efficacement selon Liang, est d'avoir l'air blasé et absolument pas tenté par l'objet en vente)
Mais les chinois sont intraitables... pendant 3h, Liang et un amie de ma future colocataire vont discuter le prix, marchander, trouver des compromis... Nous sommes dans l'arrière-salle glauque de l'agence immobilière, éclairés par des néons et enfoncés dans des canapés décatis, nous parlons et parlons... Je vois une araignée énorme et immonde du coin de l'oeil... Je ne comprends rien à ce qu'il se passe, Liang ne me traduit que des bribes, complètement investie et passionnée par le jeu du marchandage. Finalement ils réussissent à faire baisser le prix de 200 yuans, (soit 20 euros, hein), nous signons le contrat et récupérons les clés... il est 21h ! Ah ces Chinois !
Résultat, je me retrouve avec un appart, un contrat de location en chinois, des papiers de banque en chinois, une carte SIM qui m'envoie des SMS en chinois, et une clé pour un appart dont j'ai déjà oublié l'emplacement. Quelle journée !
Du coup, que me reste-t-il à faire ? Dormir et faire du tourisme ! hehe
Et apprendre le chinois, vraiment, ça va devenir essentiel.
Je fais connaissance d'une espagnole à l'auberge qui bourlingue en Chine depuis quelques mois et elle m'initie à la nourriture de la rue (parce que franchement ya rien qui paraît mangeable), à reconnaître et goûter les fruits...
En route pour de nouvelles expériences !
Zaijian !